Ministre allemand de la défense, Défense Annegret Kramp-Karrenbauer. (Getty / Sean Gallup)
Le parlement allemand a voté pour indemniser les soldats homosexuels pour la discrimination historique, mais les militants disent que la législation ne va pas assez loin.
Jeudi 20 mai, le Parlement a voté en faveur de la législation, approuvée par le cabinet en novembre 2020, qui accorde une compensation aux personnes LGBT + qui ont été victimes de discrimination et de harcèlement alors qu’elles servaient dans la Bundeswehr, les forces armées allemandes.
Jusqu’en 2000, une politique qui disait que le personnel militaire LGBT + devait être considéré comme un «risque pour la sécurité» interdisait effectivement les personnes queer des forces armées en Allemagne.
Selon Juriste, de nombreux membres du personnel LGBT + se sont vu refuser des promotions, ont été démis de leurs fonctions ou même condamnés en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.
La nouvelle législation prévoit un fonds de 6 millions d’euros pour fournir une indemnité de 3000 euros à chaque employé qui a été victime de discrimination pour être LGBT +, et leur permettra également de faire radier toute condamnation de leurs dossiers.
L’année dernière, Annegret Kramp-Karrenbauer, ministre allemande de la Défense, a déclaré: «Je sais que nous ne pouvons pas compenser l’injustice personnelle qu’ils ont subie mais, avec la levée des verdicts et le paiement d’une indemnité forfaitaire, nous voulons envoyer un signal de réparation. »
Suite au vote du parlement de jeudi, Kramp-Karrenbauer a tweeté que la mesure montrerait que l’armée allemande «est aujourd’hui plus ouverte, plus colorée et plus tolérante».
Der BTag hat die Rehabilitierung homosexuel Soldaten beschlossen. Auch wenn meurt allenfalls à Ansätzen wieder gut machen kann, was ihnen damals broadfahren ist, zeigt es klar, dass wir zu unserer Verantwortung stehen und die #Bundeswehr heute offener, bunter et tolérant ist. pic.twitter.com/6uDw15ctfA
– A. Kramp-Karrenbauer (@akk) 20 mai 2021
Bien que la législation soit un pas dans la bonne direction, les militants ont déclaré qu’elle «ne va pas assez loin».
Patrick Dörr de l’Association des lesbiennes et des gays en Allemagne (LSVD) a déclaré dans un communiqué que la loi est «limitée à une compensation symbolique et ne couvre pas toutes les discriminations qui ont eu lieu».
L’organisation appelle à une plus grande reconnaissance de la discrimination et du harcèlement auxquels le personnel militaire LGBT + continue d’être confronté, même après la levée de l’interdiction.
Dörr a poursuivi: «La loi ne couvre que la discrimination qui a eu lieu avant le 3 juillet 2000. Ce jour-là, un règlement de service qui autorisait la discrimination contre les soldats homosexuels a été abrogé.
«Cependant, l’abrogation d’un règlement sur les services n’est pas synonyme de la fin d’une pratique systématique de discrimination légitimée par l’État qui dure depuis des décennies.»