Un couple pose lors d’un événement photo lors d’un référendum national sur le mariage homosexuel le 26 septembre 2021. (Fabrice Cofffrini/AFP/Getty)
La Suisse a dit un « oui » retentissant au mariage homosexuel lors d’un référendum historique – mais le travail en faveur de l’égalité LGBT+ ne s’arrête pas là.
Une écrasante majorité de 64,1 % des électeurs ont soutenu le mariage homosexuel lors d’un référendum national organisé dimanche 26 septembre, mettant ainsi fin à huit longues années de débats et de campagnes interminables.
Le résultat du glissement de terrain est un énorme bond en avant pour le pays conservateur, qui est notoirement lent à embrasser le changement social. Mais la communauté LGBT+ suisse sait que le combat n’est pas encore terminé.
« Nous ne pouvons pas tenir les progrès pour acquis », a déclaré Hannes Rudolph de HAZ – Queer Zurich, le plus ancien groupe LGBT+ survivant de Suisse, s’adressant à RoseActualités.
« Nous devons rester visibles, haut et clair sur l’injustice. »
Rudolph était ravi du résultat du référendum – avoir un consensus aussi clair est une «chose rare» en Suisse, et voir une majorité du public se tenir fermement derrière la communauté LGBT+ a été une véritable victoire pour la communauté.
Cependant, les 35,9% d’électeurs qui se sont opposés au mariage homosexuel ne disparaissent pas, et comme le dit Rudolph : « Nous avons vu que les progrès s’accompagnent toujours d’un risque de réaction négative. »
« Regardez la politique anti-LGBT+ hongroise et polonaise, les lois anti-avortement dans le monde, les conservateurs de droite qui luttent contre l’éducation sexuelle… Un défi sera de faire comprendre aux gens que la lutte pour l’égalité des droits n’est pas terminée avec le même sexe. -le mariage, dit-il.
Un domaine qui nécessite beaucoup d’améliorations est celui des crimes haineux et de la discrimination anti-LGBT+.
La Suisse n’a introduit sa première loi interdisant la discrimination fondée sur la sexualité qu’en 2020, et les protections juridiques pour les personnes queer sont encore limitées.
Plus tôt cette année, l’indice de danger LGBTQ+ a classé la Suisse au 25e rang, la plaçant derrière la Colombie, le Brésil, l’Argentine et Porto Rico.
Rudolph souligne également que « les personnes trans et intersexes doivent être protégées contre la discrimination, les thérapies de conversion et les chirurgies non consensuelles doivent être interdites ».
« Le système de santé doit s’améliorer pour répondre aux besoins des personnes trans et intersexes, ainsi qu’à ceux de leurs parents. Les familles et les enfants de plus de deux parents doivent être légalement reconnus.
« Un autre objectif doit être les minorités au sein de la communauté queer », a-t-il poursuivi. « Les homosexuels de couleur, les personnes handicapées homosexuelles, les migrants homosexuels et autres devraient trouver des structures d’accueil et une communauté qui ne les excluent pas.
«En solidarité avec les autres minorités et avec les femmes et autres personnes victimes de sexisme, nous voulons faire de la Suisse un endroit plus sûr pour les personnes marginalisées.»
Telle est la mission de HAZ, une organisation communautaire basée à Zurich et axée sur l’autonomisation, la connexion et le conseil aux personnes LGBT+ en Suisse. Mais la poussée pour le progrès doit aussi venir de l’extérieur de la communauté LGBT+.
La campagne pour l’égalité du mariage a vu cela se produire pour la première fois : des célébrités, des sportifs et même de grandes entreprises se sont prononcés en faveur du mariage homosexuel, marquant un tournant pour le pays. Rudolph espère pouvoir maintenir cet élan après le référendum.
«Comme nous l’avons vu dans d’autres pays, l’existence de couples mariés légaux de même sexe augmentera déjà l’acceptation et améliorera la santé mentale des personnes homosexuelles. Nous utiliserons cet élan pour donner à notre communauté les moyens de lutter pour les droits qui restent. »